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Une douche, un truc à grignoter. Un fruit, parce que c’est tout ce qu’il y a sur l’île. Tout ce qu’il peut se mettre sous la dent. Est-ce qu’ils ont du chocolat dans le coin ? Faudra qu’il demande. Ses pas vont tout seul, torse nu, le soleil de fin de journée qui tape sur son dos tatoué, qui fera s’éclaircir l’encre à force. Putain de vampire qui découvre la lumière du jour. C’est sa sœur qui doit pleurer avec sa peau de rousse. Il rit tout seul comme un con, termine le fruit d’un coup de dents et sourit en coin en apercevant le brun avec qui il a passé la journée. « Laz ! Tu peux plus te passer de moi, sweety ? » Il taquine et passe un bras autour des épaules du plus petit en l’emmenant avec lui. « J’allais me poser, viens avec moi. On l’a mérité. » Il lui laisse pas vraiment le choix, c’est pas une question. Il traîne plutôt le corps contre le sien pour se rapprocher de la plage. Jusqu’à croiser une autre âme errante en chemin. Avec un rire, il lève les bras vers le ciel. « Perfecto ! Baby, come here. » Il chope Pearl sans lui laisse le choix, un bras autour de chaque. « Le gang réuni. Je nous déclare officiellement trop cool. » Il sourit comme un enfant comme si tout avait un sens alors que probablement pas. Mais c’est comme hier, c’est une nouvelle soirée avec les deux mecs qu’il a rencontré la veille. Et il les aime bien. Ils ont l’air timides et le sourire facile. Lux, il aime briller, il aime attirer l’attention, il aime être au milieu – ou devant. La plage à quelques mètres et il se laisse tomber au sol, lâchant enfin ses deux comparses alors qu’il se couche dans le sable, profitant des derniers rayons de soleil sur sa peau à vif après la journée qu’il a passé. Il ferme à moitié les yeux. « Hey Pearl, t’as fait quoi aujourd’hui ? Nous on a chassé des fruits. » Parce que ça n’a toujours aucun sens.
Mais Lux lui-même n’a jamais vraiment eu de sens.  

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La putain de journée que t'as passée à regarder ce con compter des fruits. Putain de merde. Les stocks qui descendent, les gens qui achètent, essaient de recréer des recettes, essaient d'faire d'la bouffe pour tout le monde, le connard qui parlait un peu trop mal avec cet accent chelou que tu ne connaissais même pas. La moue sur la gueule alors que t'as un joint déjà entre les doigts, une récolte que tu t'es permis de faire avant de rentrer, trop de flemme, une trop grosse envie de décompresser aussi. Le froid qui commence a regagner doucement l'île et toi t'as ce sweatshirt beaucoup trop grand sur le dos, le froid d'ici c'était pas le froid des nuits en Colombie, clairement pas, c'était pas le même, c'était plus insidieux, peut-être que tu te sentait seul aussi, probablement, ouais. L'corps un peu trop fin qui s'balade dans le camp. « Perfecto ! Baby, come here. » L'visage de l'amerloque que tu reconnais et t'as un rire qui perce, doucement, un peu trop. L'bras qui passe au-dessus de tes épaules, le regard que tu lances à l'allemand, histoire de lui montrer que tu le soutien dans la démonstration d’exubérance du tatoué. « Le gang réuni. Je nous déclare officiellement trop cool. »  Le voyage vers la plage dans ton silence, t'es à l'aise, mais tu sais pas vraiment quoi dire, y a juste tes putains d'expressions faciales qui aident, un peu. Les corps qui s'allongent sur la plage et toi tu restes debout, cherche un endroit, la moue sur le visage, t’espère pas te foutre du sable partout, ça gratte, ça craint. « Hey Pearl, t’as fait quoi aujourd’hui ? Nous on a chassé des fruits. » « ça se dit pas, chasser des fruits. » Et t'as un rire, les épaules qui se haussent. « J'ai observé quelqu'un qui comptait des fruits. Puis j'suis allé chercher d'la marihuana. » L'accent qui ressort, parce que tu connais pas vraiment l'équivalent, mais tu penses qu'ils se doutent alors tu sors le joint que tu t'es déjà roulé, parce que c'était plus facile de s'détendre avec ça.

L'corps qui se pose près des deux, la capuche sur la tête et les jambes contre la poitrine. « L'eau est pas de cette couleur chez moi. » Parce que c'est plus bleu, vert, tu sais pas trop, c'est éclatant, ici aussi, peut-être un peu plus terne néanmoins. « Comment vous allez ? » La question de Laz qui te fait légèrement sourire. « Bien. J'crois. Et toi Laz ? » Emphase, le prénom qui ricocherait presque contre le palais, effleure les dents, fait briller le sourire. Mouvement que tu fais, lui fait signe de se rapprocher un peu d'vous, un trio qui regarderait la mer, peut-être Lux qui regarderait le ciel. Le zippo que tu sors d'entre ta poche, allume un joint, tire quelques taffes avant de la tendre à vers l'avant, au premier qui le chopera. « C'est putain de dépaysant, huh ? » Rire qui sort déjà, alors la plante a même pas encore eut le temps de faire effet.

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Le rire léger, la bonne humeur. Lux le solitaire, Lux l’insupportable. Se découvre soudain une facette plus avenante. Lui-même sait pas pourquoi. Le manque cruel dans ses veines ou la plage qui le gagne. Il a toujours été sociable – se lasse trop vite pourtant. Des gens, des drames, des problèmes qui viennent avec la connaissance de l’être humain.
Les gens sont toujours chiants.
Pourtant, ça l’empêche pas de passer son bras autour de l’allemand, ça l’empêche pas de rire à sa phrase, ça l’empêche pas de l’attirer avec lui vers la plage et un moment de détente. Il attrape Pearl, petit Pearl qui passe par-là, dans son sweat trop grand, avec ses yeux trop sombres. Les deux bien habillés et Lux qui se pavane comme le roi du monde, le torse découvert et le jean déchiré. Il a jamais rien compris à rien.
Il tombe le cul dans le sable, s’étire comme un chat et tombe les yeux fermés, le dos contre le blanc qui devient froid lentement mais est encore doux et chaud. Ça fait du bien. Flemmard a trouvé son nouveau lieu de glande. Il parle à Pearl, Laz rétorque. Il rit. A pas le temps de défendre sa phrase que le latin répond à sa question et ça le distrait. Amusé. C’est vrai qu’ils interdisent la clope et l’alcool mais ont aucun souci avec la marie-jeanne. Il secoue la tête. « On passe trop de temps avec les fruits sur cette île. Y a que moi qui sature déjà ? »
Pas qu’il aime pas les fruits.
Mais il tuerait pour un BigMac.
Il referme ses yeux le tatoué, se laisse bercer par le bruit de la mer pas trop loin. C’est ça le but d’une île après tout.
« Ah ouais ? J’connais que la mer de New-York et c’est gris, froid et t’as pas envie d’y nager. » Il hausse les épaules comme si ça n’avait pas d’importance ; parce que ça n’en a pas. Pas vraiment. Mais c’est marrant de se dire qu’un même élément a plusieurs têtes, plusieurs formes et couleurs. La diversité de la vie.
Il écoute les voix qui se mélangent au-dessus de sa tête, les questions. L’accent qui roule d’un côté, un peu plus dur de l’autre. Mais ça le berce, c’est agréable. L’odeur lui fait ouvrir un œil mais il bouge pas, se contente de lever les bras sous sa tête, s’en fait un oreiller en tournant le regard vers Pearl. Il fait pas un geste pour prendre le truc, c’est pas ce qui le branche. Il préfèrerait s’en griller une mais c’est interdit. Depuis quand il suit les règles ? Pour l’instant.
« Ouais. J’ai tellement pas l’habitude. J’ai vécu à New-York. Genre gratte-ciels, ville en mouvement, jamais de pause. Puis Vegas. Encore pire, tu dors jamais là-bas. » Il soupire. « Et maintenant je me retrouve paumé sur une île déserte à bouffer des fruits. » Il peut pas s’empêcher de rire, parce que ça lui ressemble tellement pas. C’est tellement pas lui. Qu’est-ce qu’il fout là ? « Vous étiez qui, vous ? Genre avant tout ça ? C’était quoi votre vie ? » Il lève les yeux vers les étoiles. Depuis quand il les a pas vu comme ça ? Il réfléchit et se dit que ça remonte à sa nuit avec Teodor. Il y a plus fait attention depuis. Y avait que Teo pour les rendre intéressante à ses yeux. « Moi j’faisais la fête. Tout le temps. Je me demande si ça va me manquer. »

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Les gouttes de mélancolie qui couleraient presque de tes yeux, paysages gravés dans ton sang, paysages enfouis au creux de tes reins. Les eaux aux couleurs de l'arc-en-ciel, le sourire, la chaleur et le sang. Les fleurs qui ne se ressemblent pas, les animaux, les langues que t'entends qui te font presque vrillé le crâne, les regards, les tentes, l'assemblée de gens qui se retrouvent autour d'un modeste feux, gamins aux accents brisés, plus vieux aux langues enchaînées. T'as peut-être déjà la gorge qui se serre à l'idée d'être ici, peut-être que ça te manquera ton pays, mais t'es parti parce que la vie là-bas c'est pas celle que t'aimerais avoir, parce que cette putain de vie, parce que y a la violence qui bouffe la gueule avec ses poings, parce que la pauvreté bouffe la chaire avec ses crocs acérés, parce que tu pouvais pas rester dans un endroit qui t'avalerais entièrement,qui te consumerait jusqu'au dernier morceau, parce que t'étais assez fort, pas assez con. Les paroles qui se lancent vers la mer comme on y lancerait une bouteille, les souvenirs, la réalisation d'un abandon, d'une vie qu'on laisse derrière, une nouveauté qui nous perdra peut-être, alors t'écoutes Lux en imaginant encore et encore, te souvenant de ce qu'il y avait chez toi, c'est plus nul part chez toi, plus maintenant, peut-être ici.

New York, voyage que t'aurais peut-être jamais pu faire alors pourquoi en rêver, y avais la peur chez toi, la mort, les conflits, les tirs, y avais la peur et les sourires qui se mélangeaient dans une danse sans fin. Toi ta vie tu sais même pas si t'as envie de parler, parce que ça fait mal, que ça fait chialer, que c'est pas ce qu'ils veulent entendre, sûrement pas. La fête, t'as jamais fait ça, t'as connu que les lèvres douces parfois, l'alcool qui fusait et ça explosait d'un côté, c'était triste, c'était violent, c'était beau peut-être d'un certain point de vue. Laz qui te pique le joint parce que t'as un sourire, parce que ça détendait que c'était pas si triste si vous aviez ça au moins. Tu laisses, parler, discuter, Hambourg, trop loin, même pas le continent que toi tu connais, pas le même air. Il finit, s'allonge, le corps contre l'autre et toi t'as les lèvres qui se pincent, que tu supposes que c'est ton tour. « J'aurais pas eut de vie, si j'étais resté. » Les mots qui arrachent, foutent presque ton sang par tout, crève tes yeux, explose ta gueule, t'en as vu trop, des gosses se faire abattre, des manifestations qui tournent mal, des gangs qui se butent entre eux. « Bogotá est en guerre silencieuse. » Parce que les droits sont en demi-teintes, parce que tout se passe en dessous, loin des yeux du monde. « J'ai pas hésiter, j'avais rien à perdre. » Tu sais même pas ce que t'es réellement, toi, qui t'es, tu parles pas, sais pas, te connais pas. « J'suis le même que celui que j'étais hier. » Sourire, rire, reste assis, les yeux qui se tournent vers les deux, le sourire qui ne part pas d'la gueule. « J'étais vendeur dans une épicerie, puis j'étais étudiant en informatique aussi, mais ça veut plus rien dire, je sais pas si ça voulait vraiment dire quelque chose. » Tout était si fragile, comme si le monde pouvait arrêter de tourner d'une seconde à une autre. « J'ai jamais vraiment fait la fête, ça finissait toujours mal. » Rire, parce que c'était surfait, parce que tu devais survivre, t'avais peut-être la chance d'avoir une nouvelle jeunesse ici. « Vous avez envie d'vous baigner ? » Sous le soleil couchant, sentir, voir, toucher, connaître, un nouvel endroit, une nouvelle sensation, avec des gens que tu veux connaître plus, beaucoup plus.

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Les deux drogués, le joint qui s’allume, l’odeur qui imprègne l’air. Il est pas vraiment choqué, Lux. Il a vu bien pire, a testé bien pire. Son monde n’était que fête et excès, fête et chaos, n’importe quoi, tout. Il se contente d’avoir les yeux fermés, de savourer le vent qui se rafraîchit, le sable encore tiède sous sa peau, la sensation de pas être seul. Pour aujourd’hui, juste un peu. Il parle, parce qu’il parle toujours. Parce qu’il aime ça, parce qu’il répond toujours trop, parce que les gens en ont marre. Souvent. Parfois. Toujours.
L’allemand qui prend le relais, il écoute, un sourire amusé aux lèvres. Hambourg. Un autre continent, un truc qu’il a jamais vu. Ses parents voyageaient ; il a pas toujours été de la partie. Fils caché, fils-honte, fils-connard qui rendait pas bien sur les photos politiques.
Il parle de fête, il parle d’une vie qu’il n’aura plus. D’une vie qu’il ne regrette pas vraiment. Une autre réalité, une autre option. Pose la question, pour savoir. En savoir un peu plus sur ses deux nouveaux meilleurs amis. Il écoute l’histoire d’un gamin appelé Laz, de ses études, de son copain, de la famille éclatée. Une histoire pas forcément jolie, pas forcément triste non plus. Juste une histoire, son histoire. Unique. Avec son accent et ses soupirs. Plus grand-chose à construire, une nouvelle vie. Ne sont-ils pas tous dans ce cas ? Il rouvre les yeux, Lux, il observe le ciel et se demande si lui, il aurait eu quelque chose à construire.
Probablement pas.
Il a toujours été meilleur pour détruire.
Le corps sur le côté qui se rapproche un peu mais ça le dérange pas Lux. Il a rien contre la chaleur, contre la présence. Il laisse faire.
C’est Pearl qui parle. C’est des mots qui sortent, qui s’arrachent de sa gorge. Difficile, plus difficile. Lux, il comprend sans trop avoir besoin de demander. Pearl il l’a eu dure, la vie. Plus dure qu’eux, plus compliquée. Il le sent dans le regard porté sur l’horizon, dans la tension de ses épaules, dans la voix qui sourit mais parle. Mystérieux. Pearl et ses secrets.
Alors il pose pas de question. Il se redresse, s’assied en étirant ses bras au-dessus de la tête. Il pose sa main sur la nuque du colombien, presse légèrement, soutien silencieux. « C’est une nouvelle vie, baby. Ici, tu seras qui tu veux être. Et t’auras pas à le trouver seul, le chemin. » Il a de belles paroles, Lux. Mais pour lui, c’est nouveau les amis. Il a eu des sangsues, des gens qui le suivaient pour sa thune, pour ses entrées dans les clubs, pour les fêtes qu’il organisait. Et même là, ils finissaient tous par disparaître. Lux, il a toujours été seul, sa chipie de sœur comme seule réelle compagnie. Il sait pas faire l’amitié.
Mais c’est une nouvelle vie.
Un nouveau Lux.
Alors il bondit sur ses pieds, vire ses baskets, son jean, garde son boxer et tend la main à Laz. « Ca va ta cheville ? T’veux que je te porte ? » Il lui sourit, amusé, prêt à le jeter sur son épaule dans tous les cas. Sans un regard en arrière. Parce qu’à trois, c’est vers le futur qu’ils vont. Vers ce nouveau monde, cette nouvelle vie.

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La mer, juste comme ça, l'envie de te baigner, l'envie de sentir l'eau sur ta peau, l'envie de sentir les vagues, d'avoir le froid qui glace la peau, peut-être un peu, l'envie d'te sentir vivant, pour du vrai, comme si y avais déjà un manque d'adrénaline qui parcourait ton être. La cheville de Laz qui a pas l'air de suivre correctement la cadence, t'avais pas fait attention, mais t'avais bien remarqué un truc changer. La main dans ta nuque et les paroles qui rassurent, les mots qui se font apaisants, encourageant alors tu souris, doucement, paisiblement. « Merci. » Juste comme ça, rire et sourire trop grand quand l'autre se déshabille, les tatouages sur la peau un peu trop blanche, papier trop remplis. T'es celui qui a balancer l'idée, t'es le dernier à te lever, le regard qui glisse parce que y a Laz qui se déshabille, complètement et le rouge te monte aux joues un peu trop facilement, une boule qui bloquerait presque ta gorge. Gêne ? Peut-être.

Gosse qui reste derrière, se déshabille trop lentement, les cicatrices qui jonchent, quelques tatouages qui chevauchent, le caleçon que tu gardes, c'est pas comme si t'en avais pas de rechanges et puis ta tente était pas trop loin, alors t'avais pas envie, un peu trop peur, t'étais peut-être honteux aussi d'te montrer comme ça, gros débile trop facilement intimidé, gêné par son propre corps un peu abîmé, t'es plutôt celui qui observe et se tait. Les affaires que tu plies, comme si t'étais trop bien élevé, le corps qui se dirige vers l'eau, le froid qui mord, qui contracte les muscles avant qu'ils ne se décontractent dans le même temps. T'arrives, même niveau que l'autre, le p'tit rire qui passe entre tes lèvres. « Pas mal. » Parce que c'était tempéré une fois que vous étiez dedans, parce que ça te rappelait, parce que ça te faisait marrer aussi, une putain de nouvelle vie, ouais, peut-être. « T'as des tendances exhibi ? » Que tu balances à l'allemand, rire au bord des lèvres, sourire en coin qu'on aimerait sans doute t'arracher. La main de Lux que tu prends aussi, tire vers toi pas assez doucement pour ne pas éclabousser autour, et y a le rire joueur aussi qui claque dans l'air, se mélange à l'air salé.

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Il se souvient, la dernière fois qu’il a proposé de porter le gamin. Mal fini, encore une fois. Ils sont catalyseur de pas de bol. Ça l’empêche pas de demander encore, avec un sourire amusé et une main tendue. Il frissonne pas vraiment mais il a hâte d’être à l’eau. Lux, l’enfant. Une idée en tête et c’est tout ce qu’il veut faire. Il change d’envie toutes les cinq minutes – mais est à fond dedans. Il laisse retomber son bras à la remarque, rit un peu. « Mince, mon plan diabolique ! » Il l’aurait probablement pas fait. Aurait attendu qu’il enlève ses fringues avant de le jeter par-dessus son épaule comme un sac à patates.
Mais l’allemand peut marcher et c’est une bonne nouvelle alors ça lui va.
C’est pas cassé au moins.
Il hoche la tête et recule un peu vers l’eau, leur fait un signe de tête. Laz, rapide, qui se déshabille complètement, l’air frais sur l’entrejambe, pas gêné une seconde d’exposer son regard. Lux, il se prive pas vraiment de mater non plus, de jauger la situation et de sourire en coin. Parce que Lux, il a plus souvent du sang pour le sud que pour le nord. Alors il rit en le voyant filer, petit cul blanc qui disparaît dans l’écume. Il tourne la tête vers Pearl en haussant un sourcil. C’est lui qui a lancé l’idée mais il est le dernier à se préparer. La voix impatiente du brun derrière lui, déjà dans l’eau.
Pearl, il a rougit. Lux, il l’a vu dans le noir mais il la ramène pas.
Parce que Lux, il a un peu hâte de voir ce qu’il se passe sous le sweat trop grand et la capuche. Il évite de fixer – il essaie vraiment. Il le regarde plier soigneusement ses vêtements et secoue la tête, le suivant pour aller vers la mer, masse sombre et informe dans le fond. Les deux dans l’eau et c’est la première hésitation. Il les observe un peu plus loin, fait quelques pas. Il grimace. C’est pas le froid le problème.
Il inspire et soupire, avançant. Au début, c’est dur, puis ça va une fois l’eau à la taille. On lui prend la main et il hausse un sourcil amusé mais se laisse entraîner, éclabousse tout autour et vient ébouriffer les cheveux de Pearl, comme un gamin.
Par contre.
Il observe une seconde la mer plus loin et recule un peu, là où il est sûr d’avoir pieds.
« Bon par contre, pas trop loin. J’fais le courageux, mais j’sais pas nager. Donc on reste cool. » Il rit un peu, détestant l’admettre mais ça passe vite. Au lieu de ça, il frappe la surface pour balancer de l’eau sur Laz et rit encore plus. Comme l’enfant qu’il est au fond, comme le gamin qu’il a toujours été. Bataille d’eau qu’il joue tout seul mais ça l’amuse beaucoup trop. « T’es le seul à poil, tu souffres. Sorry not sorry. » Pas qu’il se plaigne, clairement. Mais il se demande à quel point Laz est à l’aise avec tout ça. Et Lux, il a toujours été un peu con.  

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Froideur de l'eau qui glisse sur l'épiderme frileux. Nouvelle vie, nouvel horizon, les couchés de soleil qui ne sont plus les mêmes. La main que tu attrapes dans un mouvement, le corps que tu tires, trop proche du tiens, parce qu'être seul ça te fait flipper, que c'est la pire sensation, les vagues qui brûleraient presque le corps, la sensation de vie, de froid, t'aurais presque peur qu'un truc te choppe la cheville. Sourire sur les lèvres, l'Américain qui ne sait pas nager et toi t'as juste un rire qui part un peu, tu te moques ? Non, tu trouvais ça presque attendrissant, débile, mais attendrissant. L'corps de l'autre qui se recule et toi qui se rapproches du sien.

« Flippe pas. On te laissera pas te noyer. » Rire, la main qui prend la sienne en plein milieu de cette putain de bataille d'eau, gouttelettes transparentes qui glissent sur la peau. « Pourquoi le fait que tu sois à poil serait intéressant ? » Parce que tu comprends pas, que tu captes pas que ça pourrait être intéressant sexuellement, parce que les sous-entendus ça te passe au-dessus d'la tête, bien au-dessus des nuages même. Le clin d'œil qui te fait lever un sourcil et le rire qui passe les lèvres, s'ancre dans l'air. « Mon abuela te dirais de manger plus. » Les épaules qui se haussent le sourire qui ne bouge pas. « Toi aussi. » Que tu dis, la main tapotant le torse de l'Américain. Parce qu'ils sont maigres, selon toi, un peu trop, alors que ça fait des années que tu t'es pas regardé dans un miroir et que tu mériterais de prendre quelques kilos. La tête sur l'épaule de Lux souffle, la main qui ne quitte pas la sienne, pour le rassurer, tu sais pas vraiment.

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Trois mecs, pas de quoi s’exciter.
C’est pas le petit lux qui serait d’accord avec ça.
Il se retient de dire quelque chose mais intérieurement, il se marre. Parce que Lux, il a vu le petit cul de Laz, il a vu le torse de Pearl. Et il se ferait bien un sandwich germano-colombien. Mais il va pas le dire. Pas encore. Il se contente de profiter de l’eau, des vagues qui frappent contre sa taille, du soleil couché et de la chaleur résiduelle. Il sourit comme un enfant et éclabousse l’allemand, s’amuse de le voir froncer les sourcils. Il aussi gamin que lui, le petit brun. Eclaboussé à son tour, il éclate de rire. « C’est tellement une excuse ! » Parce que toutes les excuses sont bonnes pour ça. Et puis c’est drôle.
La phrase suivante lui fait pencher la tête et regarder Laz avec un air plein de curiosité. Franchement, lui, il a rien caché. Si le mec a encore des doutes, faudrait voir à s’acheter des lunettes. Mais le pire. C’est Pearl. Qui capte rien. Et sa question fait se tourner la tête du tatoué – qui remarque seulement que sa main a été reprise à un moment, que le latin s’est rapproché en passant – surpris de l’innocence de la question. Mais Pearl, il a vraiment pas l’air de saisir le sous-entendu. Ça le fait rire et il répond à Laz entre deux respirations. « Ouais, je m’en fiche. » Il l’aurait porté nu – il l’aurait peut-être juste pas reposé aussi vite. Mais c’est une autre question.
La voix chantante à côté de lui. Plus manger. C’est lui, la grand-mère en vrai. Il secoue la tête, amusé. « Je mange assez, merci. Mais on nous donne que de la pêche ici, comment j’suis sensé grossir ? » Il taquine, pas gêné par la main sur son torse, amusé alors que maintenant, il est carrément contre son flanc, la tête sur son épaule et la paume contre la sienne. Il est chaud, c’est doux.
Ça le dérange pas.
Il regarde Laz et lui relance un peu d’eau dessus mais plus doucement. « Viens là, toi. T’as l’air malheureux tout seul. » Il tend sa main libre pour attraper le poignet, tire dessus et fait se tourner le brun sur lui-même, dos contre le torse tatoué, son bras finissant autour de sa taille. Il rit de pouvoir poser son menton sur ses cheveux. « Donc. Qu’est-ce qu’on est sensé faire une fois dans l’eau ? Juste rester là comme des poteaux ? » Pas que c’est pas passionnant mais il va vite se faire chier. Puis il a d’autres idées pour s’amuser, si on lui demande son avis. Il sourit en coin et presse sa main contre le ventre de Laz, le collant un peu plus contre lui sous l’eau. « Et si on jouait à un jeu ? » Il regarde Pearl contre lui et sourit. « Vous connaissez tous action ou vérité ? Peu importe le pays ? »

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Chaleur des corps qui s'enlacent, peut-être que t'as un peu trop froid dans cette eau, parce que tu bouges pas, nages pas, parce que les rayons du soleil disparaissent en même temps que l'heure tourne, que les minutes s'écoulent. Main qui touche, enlace, tête sur l'épaule comme si vous vous connaissiez depuis des années. Ça t'fait rire, un peu, tous les deux sveltes, t'aurais presque envie d'leur donner deux portions d'riz et de poisson à chaque repas s'ils pouvaient se remplumer, tu mériterais aussi mais t'oublies toujours, la tête toujours trop dans les nuages ou un peu enfouie dans la terre, un extrême et l'autre. Mouvement, le p'tit brun qui se retrouve contre Lux, proche de toi aussi, t'as la main libre qui prend la sienne aussi, juste pour la forme, parce que t'as la moue aux lèvres et que tu trouves ça apaisant. « Ça peut être drôle, j'suis chaud pour jouer, balance. » Que tu lances au tatoué avec un sourire, les mains qui lâchent celles des autres, laisse à l'abandon, une mèche de l'allemand que tu lui remets derrière l'oreille avec un sourire. « Mieux. » Juste ça, comme ça, parce que ça t'ennuyais, parce que ça devait être chiant pour voir aussi. « J'aime tes cheveux. » Tu dis, toi si tu laissais pousser t'aurais une masse buissonneuse sur le crâne, alors c'est toujours court, peut-être trop. Les doigts qui caressaient la mèche corbeau qui abandonne sa proie repose sa tête contre l'épaule de l'autre, respiration trop profonde. « J'refuse juste de tuer quelqu'un. » Tout le reste ça pouvait aller, être acceptable.

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On lui a déjà dit qu’il était fin, trop fin. Il était pire ado. La fête, ça l’a remplumé. Il aime manger, il aime la bonne graisse et les trucs qui te restent longtemps dans le ventre. Il a jamais mangé sain. Il est juste comme ça de nature – et c’est une connerie.  
Il colle Laz contre son torse et rit en l’entendant bouder. « Pourquoi ? C’est mignon, j’aime bien moi. » Parce que du coup, il est juste bien contre lui, sans l’embêter, sans le gêner. C’est parfait, de quoi il se plaint ? La question le fait encore plus rire et il donne un coup de rein joueur contre son cul nu, séparés par le boxer du tatoué, trempé mais toujours là. « J’ai l’air d’être gêné que tu me colles, là ? » Pas comme si leurs peaux se touchaient sur chaque centimètres carrés possibles ou qu’il avait le bras autour de sa taille, la main sur son ventre. S’il avait un souci avec la proximité, ça se saurait.
Il propose un jeu, un jeu facile.
Qui lui retombe dessus, bien sur. Parce qu’il l’a lancé alors c’est à lui de commencer. Il avait pas réfléchi jusque-là, Lux. Il a une seconde pour penser alors que, sous sa tête, Pearl se rapproche un peu, lâche sa main avant de revenir contre son épaule. Ils doivent offrir un sacré spectacle à qui passerait sur la plage maintenant. Trois mecs, trois âmes, différents, réunis pourtant, étroitement serrés les uns contre les autres. Au point que Lux ne sait plus trop où commence qui, où se terminent ses propres bras, qui c’est qu’il sent contre sa peau. Mais ça le dérange toujours pas. Même lui sait pas trop pourquoi.
« T’inquiètes, c’était pas le plan. » Rien de dangereux, juste des conneries et … Il sourit en coin et se tourne vers Pearl. « Ok. Pearl, action ou vérité ? » Il attend sagement, le menton perché sur les mèches sombres, le regard porté sur le colombien collé à son flanc.
Action. Il sourit, ravi.
« Déshabille-toi vraiment, et va ranger ton boxer avec le reste avant de revenir. »
Parce qu’il ne veut clairement pas se priver de la vue de ce cul-là sur la plage.
Aller comme retour.

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Le goût du jeu, les lèvres qui bougent, mâchoire et cordes vocales qui s'agitent, proposent. T'as le regard qui fuis peut-être un peu trop, les lèvres qui en trembleraient presque quand t'acceptes, quand il te choisit. Nudité entière que tu devras assumer et t'as déjà la gorge qui se serre un peu, pudique, pas comme l'allemand, l'corps précieux, virilité que tu caches parce que t'as pas envie qu'on te fixe, qu'on te matte, parce que tu te doutes même pas que c'est juste trop tard. Soupir profond, expire l'air plus chaud de tes poumons, t'acceptes sans rien dire, le corps qui se détache de celui du tatoué, le tissu mouillé désagréable lorsque tu sors de l'eau. Reste du corps qui se dévoile, main quasi-tremblante. Les affaires sèchent que tu vas ranger, le caleçon que tu vas pendre à une branche d'arbre, histoire de pas avoir foutu ça en l'air pour rien. Main pâle qui passe dans ton cou, avant que tu ne te retournes, fausse aisance face à ta propre nudité, marche un peu trop vite pour te foutre dans l'eau avant qu'on n'en voit trop, t'essaie, le rouge qui bouffe les joues, t'aurais jamais cru être si gêné, parce que c'était pas si grave, parce que c'était comme si t'étais nu devant tes frères, non ? Non, ça sonne pas vrai, ça sonne pas comme la même chose, c'est pas la même chose. Eux, t'observes, trouve leurs visages beaux, ressent de l'attirance, gosse probablement trop en manque.

Tu rentres dans l'eau, arrive à leur hauteur la moue sur la gueule, mi-déçu mi-rassuré parce que t'es certain qu'ils en ont pas trop vue, enfin, t'as pas capter si c'était l'cas, tu captes jamais rien t'façon Pearl. « Mon tour ? » Sourire gredin qui revient sur le faciès, gamin qui pose la question. « Laz, Action ou vérité ? » Tu demandes, pour la forme, tu sais pas où ça va vous mener ce bordel. Action, la sentence tombe. « Tu dois aller sous l'eau et viré le caleçon de Lux. » Plus drôle qu'autre chose. « Au moins on s'ra tous à égalité comme ça. » Rire qui perce, tranche, rien derrière la tête, pas encore.

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Laz, il réagit facilement, c’est amusant. Il sent, le ricain, que ça lui déplaît pas la proximité. Et si Pearl capte rien de l’ambiance ou des sous-entendus, Lux il voit le manège de l’allemand, et il y répond sans hésitation. Parce que c’est facile, c’est agréable.
Et qu’il croquerait bien un bout.
Des deux.
Il sourit en coin en énonçant son gage et voit Pearl, la gêne dans ses yeux. Il revient pas dessus pourtant. Laz qui commente et Lux qui rit un peu, plus du brun contre lui et de son commentaire que du latin qui s’empresse de le faire. Ce qu’il fait par contre, c’est suivre des yeux le petit cul moulé dans le tissu mouillé alors qu’il quitte la mer, qu’il se libère de sa contrainte et le met sur une branche. Il est maniaque un peu, non ? Pearl, il fait genre, mais ça se voit qu’il est pas hyper à l’aise. Le tatoué sourit, profite du spectacle.
Depuis le feu de camp, il veut goûter à cette sucrerie-là. Ce soir ? Il peut pas s’empêcher d’y penser. Contre lui, corps qui se presse, un bras qui se met contre lui et un cul qui se frotte contre lui – ça l’aide pas à rester concentrer. Sa main se presse plus sur le ventre et il détache difficilement ses yeux du corps bronzé qui se rapproche pour regarder la peau plus pâle contre la sienne. Il sourit, sachant pertinemment que la cheville n’est qu’une excuse. Il soulève légèrement le corps contre le sien, lui facilite la prise de sa nuque, le tien étroitement sous l’eau. Laz, il veut jouer autant que lui. Et il doit le sentir dans son dos, que Lux ça le laisse pas indifférent. Il ne cherche pas du tout à le cacher, pas une seconde.
Pearl de retour et Lux relève le regard pour lui sourire, hochant la tête à sa question. Il se demande si Pearl se vengera sur lui, se dit que non quand il interroge Laz … Pour comprendre qu’il leur fait payer à tous les deux. Il rit un peu. Ce qu’il capte pas, Pearl, c’est que Laz comme Lux n’attendent que ça. Qu’une invitation pour se toucher, pour passer la fine barrière qui les empêchent de se sauter dessus. S’il leur donne l’occasion – tout va s’accélérer. Mais Lux il dit rien, il sourit en coin et lentement, fait glisser son bras du ventre plat du brun pour lui laisser sa liberté de mouvement. Au contraire, il le tourne face à lui et lui fait un clin d’œil, se laissant complètement faire. « Te perds pas en chemin. »
Parce qu’il le sait.
Qu’il est sur le fil, un fil dangereux. Et que Laz est bien le genre à le titiller encore un peu.

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Tu sais pas dans quoi tu t'es fourré. Tu sais pas la connerie que tu viens de faire, dans quoi tu t'embarques, nu, pas que toi, plus que toi. Tu l'sais, dans un coin de ta tête quand tu vois les remous de l'eau, les corps trop proches, les mains qui caressent, se déplacent. Tu l'sais, tu veux juste pas te l'avouer, croire encore un peu que tout ce bordel est innocent, que tout ira bien, que ça vrillera pas, pas cette fois, pas encore. Les corps, la chaleur, dans l'corps, sur les joues, peut-être qui se déplace, peut-être que t'imagines. Caleçon trempé que tu te reçois dessus et tu sais pas quoi en faire, la main qui agrippe, le regard confus, le rire qui perce, gêné. Action, les mots de l'allemand pour l'Américain, les accents qui se mélangent dans une danse de paroles imbibés d'une luxure que t'es presque pas capable de d'éviter.

Suçon qui doit apparaître sur ton corps, le mot que tu comprends pas au début, le mot qui fait pas de lumière dans ta tête, parce que tu le confondais avec d'autres, t'as un regard confus quand tu le vois s'approcher, parce que tu le laisses faire, que tu sais qu'il fera pas ce que t'as compris. La tête qui se déplace sur le côté, les lèvres qui glissent, morsure, suçon qui se place, soupir de bien-être qui sort d'entre les lèvres parce que putain de merde que maintenant t'as un nouveau mot dans ton vocabulaire, que t'as la main qui se glisse dans les cheveux du tatoué, que tu rêves un peu, que les yeux se ferme avant de lâcher, pourpre sur ton visage que t'essaie de cacher quand il s'éloigne, pas à toi de poser la question, tu sais pas trop quoi dire, les lèvres que tu te pinces, la chaleur qui descend, ouais, comme tu pensais. « Désolé. » Tu t'excuses, parce que selon toi, le soupir de plaisir pouvait être interprété comme gênant, parce que toi tu fais pas d'bruit jamais, qu'le plaisir tu l'internalises, que t'as peur d'te faire chambrer.

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Il lui dit, il sait que Laz il en fera qu’à sa tête. Il le voit dans ses yeux, l’entend dans son rire, le sent dans son sourire. Laz, il fera ce qu’il veut. Et le tatoué, il espère que c’est lui qu’il veut. Le souffle de pris et le brun qui disparais dans l’eau. Lux il attend – puis le sent. Contact sur son cul et il sourit malgré lui en sentant le tissu s’en aller. Il coopère, lève les jambes, se retrouve aussi nu que les deux autres et ça le fait marrer – mais son rire s’étrangle. Bordel de merde. Il referme la bouche et frissonne légèrement. Le visage souriant de l’allemand ressort, innocent au possible et Lux il sent encore la langue sur lui. Ça l’aide pas à être calme tout ça. Sans réfléchir, il tend la main et pince la fesse du plus petit sous l’eau, rapidement, juste de quoi lui faire comprendre qu’il s’en souviendra de ça.
Ce petit con.
Son sous-vêtement disparu, balancé au visage d’un Pearl qui sait plus où se mettre. Le gage revient au lanceur du jeu qui hausse un sourcil. « Action, vas-y. » Parce qu’il est le seul à pas avoir eu quelque chose à faire, qu’il se demande ce qu’il va lui sortir. Et il est pas déçu. Putain. Il perd pas le nord, lui.
Est-ce qu’il s’en plaint ? Pas une seconde.
Il tourne la tête, dévore brièvement du regard le torse halé devant lui, hésite et s’approche doucement. Aucune fuite, Pearl, il attend que son sort soit scellé. Ça le fait sourire malgré lui. Il est irrésistible ce gosse, comment personne lui a mis la main dessus, déjà ? Il se reconcentre Lux, pose la main sur l’épaule alors qu’il tient le colombien en place, ses lèvres se posent sur le cou, la peau fragile et brûlante. Sans hésiter, suçon qui apparaît, il y reste un peu plus longtemps qu’il devrait. Le palpitant s’agite contre sa langue, un soupire dans ses oreilles. Le mec est un fantasme sur pattes.
Lux se libère doucement, pose un léger baiser sur la marque encore sensible – peut pas vraiment s’en empêcher. Il relève le regard dans celui de l’autre, plus sombre. Bleu contre brun. Il sourit en coin. « Pourquoi tu t’excuses ? » Il n’y a vraiment aucune raison. Dans le genre aucune. Sans réfléchir plus que ça, se laissant porter, Lux il passe un bras autour de la taille de Pearl, l’attire de nouveau contre lui, torse contre torse, jambes qui se mêlent et il sourit en coin. Il tourne légèrement la tête, juste assez pour croiser les yeux de Laz par-dessus son épaule. « Laz ? Action ? » Parce qu’il le sait. Parce que Laz il peut que comprendre.
Dès que la réponse résonne, il sourit en coin et fait un signe de tête, tourne Pearl pour le mettre entre Laz et lui, barrière humaine. « Embrasse-le pour moi. » Il sourit en coin, joueur, sachant qu’il faudra pas le dire deux fois. Advienne que pourra, les dés sont lancés.
Lux, grand admirateur de l’anarchie.

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Et les lippes coulent dans ton cou, miel trop doux avant de se transformer en morsure trop plaisante, enivrante, entêtante. Les regards que t'ignores pas, tu peux pas, les lèvres qui se mordent, le sang qui pourrait presque en couler, le corps sous pression et la tête comme dans du coton. Y a le soupir, bien-être que tu devrais sûrement pas ressentir, le cœur qui bat trop fort, trop vite, y a une chaleur qui pousse dans l'ventre, te graille certainement les entrailles dans le même temps, la déglutition quand l'autre embrasse son œuvre, les yeux qui s'ouvrent de nouveau, y a que la lune et l'allemand comme témoin et tu sais pas si ça te gêne ou si ça t'arrange. La main qui glisse des cheveux, qui libère l'autre, parce que c'est comme si tu l'avais pris en otage, pour que ça continu, que ça s'arrête jamais, parce que t'as envie de te sentir vivant, encore et encore, l'adrénaline et le désir qui remplissent tes yeux de tes pupilles, comme si y avais plus qu'un vide dans ton esprit, que t'étais que sensation, plaisir, désir. Torse contre torse, tu sais plus pourquoi tu t'excuses de juste ressentir, tu sais juste que t'as les lèvres qui se pincent dans un rictus, que tes fossettes pointes le bout de leurs nez quand le sourire trop grand bouffe le reste de ton visage sans honte aucune. Jambes qui se mêlent et t'as un rire, parce que c'est trop proche, parce que tu sens déjà que ça va partir loin, trop loin. Action de l'allemand et t'as le corps qui se fait tourner, face à lui et t'as un rire, doucement. « Vas-y. » Murmures, approbation que tu donnes dans un sourire trop doux, t'as presque le rire qui voudrait sortir, parce que y a une part de toi qui te dit que tu devrais pas.

T'observes, l'autre qui se mord les lèvres, le regard qui passe sur ton visage, main qui glisse sur ta nuque, remonte, l'autre sur le torse, frissons qui embrasent ta peau, avec violence, d'un coup. Baiser, comme ça, d'un coup, sourire quand c'est doux, la main qui glisse contre sa joue quand ça devient plus, putain, tellement plus. Les corps qui se pressent, dureté que tu sens, tu te doutais que y avais pas que toi. Main libre qui choppe Lux, le colle encore plus contre toi en choppant ses hanches, main qui lui enfouis la tête dans ton cou, aussi, pendant que le baiser avec l'autre continu, les yeux qui se ferment, plus rien qui fonctionne dans ta tête, seulement un rire quand le baiser se termine, quand tu remets une mèche derrière l'oreille de Laz, encore, que tu rapproches encore plus son corps du tien, main trop près de ses fesses, pas encore prêt à descendre plus bas. « J'peux clairement pas dire que t'embrasses mal. » Sourire trop grand.

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Ça dérape. Ça dérape si vite. Lux, il en est l’instigateur, un peu. Parce que le jeu est tentant, parce que c’est si facile. Parce qu’il en crève d’envie – qu’il voit que ça résonne dans les yeux de Laz. Et, les lèvres ancrées dans le cou de Pearl, t’apprends aussi simplement que ça que lui aussi il en a envie. C’est un trio, une association inattendue. Il en rêvait – s’y attendait pas vraiment non plus. Mais ça arrive, ça commence, la chaleur monte et il peut que se laisser porter.
Pressé contre le dos du colombien, il regarde s’approcher Laz, ses yeux plein de désir et son sourire. Confirmation, reddition dans un petit rire qui le fait vibrer contre le torse tatoué. Ils s’embrassent sans plus de cérémonie et Lux est témoin aux premières loges. Un sourire, incapable de détacher son regard. Chaleur dans ses reins, sous ses doigts, son cœur qui s’accélère, le sang qui descend vers le sud et il ne sait même plus trop s’il veut continuer ou rester là à les regarder encore un moment. Il s’en mêle pas, les laisse avoir leur moment, faire connaissance, se découvrir. Il caresse distraitement la peau satiné du pouce, le ventre tendu, compressé qu’il est entre les deux. Ça lui va. Sa main au chaud et il se fait attirer, rapprocher. Il rit légèrement dans le creux d’une oreille, attrape celle de Laz alors qu’il en mordille le lobe par-dessus l’épaule de Pearl.
Il les sent se détacher, recule à peine la tête. Une main sur Pearl, l’autre qui part vers l’avant pour la poser sur la nuque du brun devant eux. Il sourit en coin au commentaire. Visiblement, il a apprécié. Lux, il presse un peu la nuque de Laz. « Moi aussi, je veux. Viens là. » Il se penche par-dessus l’épaule du latino, capture les lèvres sans hésiter, ne demande pas vraiment, prend en revanche de ce que Laz lui a fait. Ne serre pas trop fort, lui laisse une porte s’il veut s’échapper mais s’approprie les lèvres, s’approprie sa langue, s’approprie le garçon dans son ensemble alors qu’il capture chaque souffle qui lui échappe.
Satisfait, il rit doucement en le libérant finalement, hochant la tête. « Ouais pas mal. » Il taquine – en vrai, ses yeux brillent, plein d’étoiles. Il en a aimé chaque seconde et n’a clairement pas envie de voir le moment s’arrêter. Il mord gentiment l’épaule de Pearl et le regarde du coin de l’œil. Ils sont pressés tous les trois, collés, Pearl au milieu, Lux une main sur sa hanche, l’autre qui descend dans le dos de Laz. Il est bien là.
« Tout le monde est d’accord avec ça ? » Il sourit en coin, s’assure une dernière fois parce qu’il sait qu’après, il aura plus de mal à être cohérent. Parce que, peu importe ce qui se passera ensuite, il a envie de découvrir si les lèvres de Pearl ont le goût de soleil et si la peau de Laz a le goût de la mer et des pêches qu’ils ont été cherchés aujourd’hui. « Parce que là, j’ai vraiment envie de changer de jeu. » Il sourit en coin et embrasse ce coup-ci la joue si proche de lui. Un peu de soleil. Le soleil dans ses veines.