Quatre jours que t'es là. La pierre précieuse qui t'as fait délégué insulaire de l'île, pas d'un des campements, mais de l'île. T'as pas compris pourquoi toi, elle t'as vu et elle a décidé de ça. Première mission qu'elle te donne, compter des fruits, surveiller le stock de nourriture. Tu pensais que ça allait être calme, d'abord ce que t'avais compris les autres délégués s'occupaient de la vie du camp. Quelque chose de pas compliqué quand t'y pensais, sauf que la cheffe ne pensait pas comme ça. Compter les fruits, t'occuper des papiers, l'organisation de possibles nouveaux arrivants, des problèmes de voisinage. Ouais, t'es son larbin, le Colombien avait bien raison. Repos que tu n'avais pas eu, sommeil qui vient un peu trop rapidement avant de recommencer une journée avec un emploi du temps un peu trop chargée.

Matinée qui commence. Le soleil qui te réveille, toile beaucoup trop fine pour t'en protéger. Réveil que tu repousses encore et encore. Des bruits de talons que t'entends en loin. Ce bruit, ce n'est jamais bon signe. Réveil qui se fait dans la hâte, vêtement que tu mets un peu trop rapidement avant de sortir de la tente. T'avais fait exprès de ne pas mettre ta tente dans un des campements, pour essayer de lui échapper. Bruit qui se fait de plus en plus fort et toi qui échappe à ce piège. Silhouette que tu vois en loin, tu te mets à courir dans la direction opposée. T'avais envie d'un peu de repos, t'avais bien le droit après tout.

Prairie qui s'offre à toi. Fleurs qui se balancent au rythme du vent. Pas de bruit de talon, pas de voix qui t'appelle pour te donner une tâche impossible à faire seul. T'as enfin ton moment de repos. Corps qui lâche, qui est libéré de la pression. Corps qui tombe, qui rencontre le sol, un peu trop violemment. Fatigue qui prend le dessus, les paupières qui se ferment. Sommeil qui vient, qui rattrape le temps perdu. Morphée qui vient t'enlever. Tu t'endors un peu trop rapidement avec le soleil qui vient frapper ta peau, avec le bruit du vent qui souffle dans les feuilles, dans les fleurs, avec les bruits des insectes, des animaux, comme une berceuse naturelle. Sommeil perturbé quand la chaleur des rayons ne vient pas frapper ta peau. Paupières qui se lèvent doucement, peut-être bien que la pierre précieuse t'as retrouvé, t'allais sans doute payer cette fuite.

Jour quatre. Les blessures sur le corps qui s'effacent, tâches vertes et bleues qui se dessine sur ton corps, ton dos, tes fesses. Corps qui fatigue aussi, doucement, avec le temps. L'envie de crever, de dormir, gosse qui ouvre les yeux trop tôt, éveillé par des bruits, par les requêtes des insulaires venant d'arrivés, par l'odeur d'la bouffe cuisant sur les tout petits feux par manque de place, manque d'un plus gros feu, manque de tout en fait. Gamin qui passe vers la rivière, lave le corps, les cheveux, observe les dégâts de la nuit de la seconde journée, les mains qui passent sur les traces, sur les sensations que tu sens encore. Vêtements que tu laves aussi, enfile rapidement des propres, odeur du linge encore frais, propre et t'as aussi l'rasoir qui passe sur les joues, dégage les poils ayant pu pousser, l'miroir de poche entre tes doigts.

Le camp sur lequel tu te ramènes, le sourire qui dégage un peu trop vite quand on te réclame, les soucis que tu règles avant de te casser, plaid dans ton sac, téléphone, médicaments que tu choppes et joint qu't'enfouies, comme si c'était interdit. La pleine fleurie, les fleurs violettes et roses qui se battent pour prendre le dessus, sauvage, nature qui te boufferait presque si elle le pouvait. Corps que t'aperçois, visage que tu reconnais de ton second jour, l'Australien qui tape un somme et t'as ton sac que tu lâches près de lui, l'plaid que tu sors, que tu mets sur ton dos, ton corps qui s'allonge sur le sien. « Hi. » Qu'tu lâches, gamin qui n'a même pas honte de se servir de lui comme de matelas. « Trying to hide ? » Main qui touche le visage, écarte une mèche sur son front. Moue, tête qui se penche sur le côté, la main qui descend, doigts qui sentent le pouls. « Did you take a good nap ? » Parce que la matinée se terminait, que t'avais pris quelques sandwichs dans ton sac que t'avais réussi à chiper.

Sommeil un peu trop profond, sommeil qui repose enfin. Tu savais qu'on n’allait pas venir te déranger, parce qu'on n’allait pas te donner des missions impossible à faire. Odeur qui te réveille doucement, rayons de soleil qui ne rencontre plus ta peau. Puis, t'as ce poids sur toi. Poids qui ne dérange pas, qui est agréable, qui force à ouvrir les yeux. Lèvres qui s'étirent légèrement quand tu aperçois la silhouette, quand tu penses le reconnaître. « Hi. » Voix chantante qui parvient à tes oreilles. Voix que tu reconnais et un sourire qui se dessine un peu trop facilement sur ton visage. « Hi. » Sourire qui devient un peu trop grand quand tu te rends compte qu'il se sert de toi comme un matelas. Ça te dérange pas, sensation plutôt agréable même. « Trying to hide ? » Rire qui s'échappe, que tu ne peux retenir. La vérité facile à deviner, peut-être que t'étais un peu trop prévisible après tout. Frisson qui parcourt ton corps quand tu sens ses doigts sur ton front, quand il déplace cette mèche qui gène ta vue. Frisson encore présent quand tu sens le doigt descendre jusqu'à ton cou. Il pourrait sans doute s'apercevoir que ton rythme cardiaque va un peu trop vite. « Yes and I want a break. » Doux rire que t'as. Une pause dans tout le travail qu'on t'a donné, tu ne demandais que ça. Peut-être que tu t'attendais à des vacances, ce n'était pas le cas. Premiers résidents qui se découvrent des métiers. Pêcheur, chasseur d'insecte, mais toi tu n'as pas quelque chose d'aussi passionnant. « Did you take a good nap ? » Tu ne sais pas combien de temps t'as dormi, une ou deux heures sans doute. Peut-être plus. Le soleil qui avait l'air d'être bien haut dans le ciel. « Yes, the ground is more comfortable here. » Tapis de fleurs sur lequel tu t'étais allongé, calme un peu trop complet. Peut-être que c'était pour ça. Main qui se lève doucement, qui caresse sa joue, t'arrives à mieux le voir, à mieux l'observer. Main qui passe sur les marques qui commencent à s'effacer. Sentiment étrange que tu commences à ressentir, main qui part rapidement de ses marques. « Did you runaway too ? » Peut-être que la pierre précieuse a trouvé une nouvelle victime.Ou tout simplement, il était là parce qu'il découvrait l'île, parce qu'il voulait un peu plus la connaître. Regard qui plonge dans le sien, tu n'arrives pas à le quitter des yeux, n'arrivant pas à arrêter de l'admirer.

Tu sais pas vraiment c'que tu ressens quand tu le vois. De l'excitation ? Peut-être ? L'envie de le voir, de lui parler, de prendre des nouvelles. Parce que ça faisait une journée entière et que tu te sentais seul, parce que tu te sentais à la maison quand y avait ce sarcasme ambiant, quand sa voix claquait dans les airs. Prairie, parce que c'était beau, que ça te faisait penser globalement à une scène romantique, parce que les arbres pouvaient ombrager le sol parfois, parce que c'était un endroit presque couper du monde, du temps, de vos dégâts à vous, humains cupides et stupides. « Yes and I want a break. » Lèvres que tu mords, encore, t'as fini par les faire saigner, croûte qui se forme que tu t'acharnes à virer, le rouge qui envahit tes lèvres, toujours, teinte sanglante qui rehausse la chaleur de ton visage.

« Want me to leave you alone ? » Parce que t'espères qu'il va dire non, parce que tu te sens bien là, parce qu'il était un matelas plutôt confortable, que le plaid te réchauffait doucement la peau. Tu demandes, ensuite, s'il a bien dormi, sieste agréable ? « Yes, the ground is more comfortable here. » Rire, parce que tu te doutes que t'as sans doute de la chance d'avoir un matelas gonflable et qu'il se retrouvait probablement avec un sac de couchage. « I have a mattress if you want to crash sometime. » Tu dis, doucement, la main qui glisse sur ton visage, sur les marques, tu déglutis peut-être trop fort, rougissement sur tes joues, lèvres que tu choppes encore, gêne qui bouffe ton teint. « Did you runaway too ? » T'as la tête qui se glisse contre son torse, le plaid comme un cocon qui te protégerait du monde extérieur. « Yeah. People are overwhelming. » Moue, visage que tu caches un peu. « You're comfy. » Tu dis, parce que c'est vrai, que t'es bien. « I have food in my bag, for later, if you want. » Tu sais pas trop s'il voudrait manger avec toi, si ça le dérange ta position, si ta présence le dérange. « I can leave and give you a sub'. » Parce que tu mesures pas l'impact de ce que tu viens de dire, que tu viens d'apprendre ce synonyme de sandwich et que t'avais envie d'le caser quelque part, parce que tu fais des progrès, que t'essaies.

Effluves qui te parviennent, sensation de fraîcheur, odeur de linge propre qui vient. Tu devrais faire pareil, linge sale qui commence à s'entasser. Quand t'auras le temps, tu feras cette foutue lessive. Enfin, tu aurais eu le temps si tu ne t'étais pas endormi. Odeur qui te fait doucement sourire, parce que ça te fait sentir bien. Sourire qui s'agrandit quand tu reconnais la voix, lorsque tu reconnais la silhouette. Cœur qui semble être plus léger, la peur d'être retrouvé par la pierre précieuse, tonne de travail qu'elle pourrait te donner. Moment de pause que tu t'accordais, les lèvres de la perle qui se retrouvaient prisonnières entre l'émail blanche. Doigt que t'aimerais passer dessus, comme pour guérir les blessures, les morsures. « Want me to leave you alone ? » Signe de tête que tu fais. Tu fuyais, mais une seule personne, pour t'accorder un moment de pause. « No, you can stay here. » Main que tu poses sur ses hanches, comme s'il s'agissait d'un réflexe. Geste un peu trop naturel pour toi. Étreinte qui était un peu trop douce, alors que tu plongeais ton regard dans le sien. Bulle qui commençait doucement à se créer. « I have a mattress if you want to crash sometime. » Sourire qui devient un peu plus grand, comme pour éviter de rire. « Thank you, I'll remember it. » Clin d'oeil que tu fais, proposition que tu ne peux que retenir. T'es venu qu'avec un sac de couchage, parce que tu pensais que les matelas allaient être fournis. T'avais dû mal lire l'invitation, c'est la seule raison possible. Colombien qui avait fuit aussi, qui voulait son moment de tranquillité. « Yeah. People are overwhelming. » Main qui passe sur son visage, caresse doucement sa joue comme pour effacer cette moue, comme pour revoir son sourire. Tu pouvais le comprendre après tout, c'était ce que tu avais fait aussi. « I have food in my bag, for later, if you want. » Intérêt dans ton regard, nourriture que tu n'avais pas avalé depuis la veille. Faim qui commençait doucement à venir. « Something which not fruits ? » Rire que t'as, parce qu'il y avait que ça sur cette île. Poisson de temps en temps, viande qui était importée quand Émeraude y pensait, lorsque les résidents venaient se plaindre. « I can leave and give you a sub'. » Rire que tu retiens lorsque tu entends le dernier mot prononcé, second sens qui te vient. Esprit un peu mal placé, sourire qui devient un peu trop grand. « No stay. » Envie un peu trop grande, pas envie qu'il te quitte, qu'il te laisse seul dans cette prairie fleurie. Comme si tu avais un besoin un peu trop grand à l'avoir près de toi. « And yeah I want a sub please. » Faim qui est là, qui commence à être bruyante. « So what did you do those days ? » Corps qui se relève doucement, Perle encore sur tes genoux, toi qui fais face à lui, visage un peu trop proche, son odeur qui devient un peu trop enivrante.

Voix douce qui s'élève dans les airs, murmures qui arrivent à tes oreilles, qui te font te sentir bien. Presque comme une supplication pour qu'il reste. Compagnie bien trop agréable pour qu'il s'en aille déjà. Les mains qui se baladent sur son corps, sur sa peau, comme une caresse, comme si tu venais de toucher la chose la plus précieuse au monde. Rouge qui monte sur ses joues, adorables est le premier mot qui te vient à l'esprit. Ventre qui gronde, qui trahit le manque de nourriture que tu pouvais avoir. Tu te mets à sa hauteur, visage un peu trop près du sien quand il passe ses bras autour de ton cou. Proximité qui pourrait te gêner, qui pourrait faire monter ce rouge sur tes joues. Peut-être que c'était le cas. Sans doute que c'était pour ça que tu commençais à avoir chaud. Sandwich qui atterrit dans ta bouche, rire qui est étouffé avec la bouchée que tu as pris. « Here you go. » Bouchée que t'as, sourire en coin un peu trop grand sur ton visage que tu le vois détourner le regarder encore une fois. « Thank you. » Nouvelles bouchées que t'as, ses doigts qui passent sur les marques un peu effacées, qui réfléchit, qui ne sait sans doute pas quoi dire. « I.. » Tête sur le côté que tu as, bouchée que tu continues à avoir, parce que la faim est sans doute un peu trop grande pour être caché. « I helped people I guess. » Petit rire que t'as quand il croque dans ton sandwich, enfin le sien, celui qu'il t'a donné, main que tu passes sur sa joue, encore et toujours des caresses de ta part. Rouge qui vient un peu plus sur tes joues lorsqu'il passe son doigt au coin de tes lèvres pour enlever cette sauce. Coeur qui bat un peu trop vite, regard qui est posé un peu trop longtemps sur ses lèvres. « And you ? Except playing hide and seek with miss Goldstein ? » Rire un peu jaune que t'as, parce que c'était la triste réalité. C'était ce que tu avais fait depuis ton arrivée, essayé d'échapper à la Goldstein. « I worked, worked and .. took a nap. » Mission qu'elle n'arrêtait pas de te donner. Temps libre qui était bien trop rare, la fuite qui avait réussi seulement ce matin. « Not really fun days. » Soupir que t'as avant de croquer à nouveau. Parce qu'il avait pu s'amuser un peu, qu'il avait pu faire autre chose que travailler. Jalousie qui commence à naître et pas seulement à cause du temps libre qu'il avait pu avoir. « Did you already explore the island ? » Parce que t'avais peut-être dans l'idée de parcourir cette île avec lui, de passer un peu de temps avec le Colombien, d'apprendre un peu plus à le connaître.

Sensation de bien-être qui envahi ton corps. Tu pourrais passer ta journée à le regarder, à l'observer, sans trop comprendre pourquoi. Réveil beaucoup trop doux, que tu demanderais encore et encore. Regarde qui se pose sur lui, qui observe sa peau, qui retient les traits de son visage. Question qui se pose sur les marques sur sa peau. « I had a threesome. » T'as failli t'étouffer avec la bouchée que tu avais prise, parce que ce n'était pas vraiment la chose à laquelle tu pensais entendre. Information qui vient comme ça, qui sort de nulle. Information que tu ne sais pas comment prendre. Cœur qui se serre, qui saigne comme si on venait de planter un couteau en plein cœur. Sensation que tu ne devrais pas avoir, jalousie qui ne devrait pas exister. « That's why I have bruises. » Tu te doutais que ce n'est pas à cause d'une agression physique.Violence proscrite sur l'île, la pierre qui t'aurais envoyé chercher les personnes concerner pour les envoyer hors de l'île. « Oh ... Okay. » Petit rire que t'as, sourire qui se dessine maladroitement. Commentaire inutile parce que tu ne sais pas quoi dire d'autre, parce que c'était la seule chose qui t'es venu à l'esprit. Au moins, tu avais la réponse à cette question que t'avais en tête. « And no. I stayed at my camp. » Sourire qui s'agrandirait presque. Un peu trop heureux d'avoir cette information, sortie que tu pourrais faire avec lui. Regard qui se pose sur ses lèvres, qui regarde l'eau coulé de ses lèvres, qui glisse le long de son cou. « Did you ? » Voix qui te ramène à la réalité, sourire beaucoup trop grand sur ton visage. Sourire qui s'agrandit lorsque tu le vois passer sa main dans derrière la nuque. Main qui passe encore sur sa joue après qu'il est fini de manger son sandwich. « No, I stayed too. » Parce que t'as pas eu le temps, parce que t'étais resté à t'occuper d'affaire sur la place central. Voyage que t'as fait une fois, mais t'as pas eu le temps d'admirer, ça ne comptais pas vraiment.« I don't eat pork, so that's chicken, hope that's okay. » Regard qui se pose encore sur les lèvres mordues. Sourire qui disparaît lentement, parce qu'il te lâche, proximité qui n'était plus là. Sensation de manque qui commençait à se faire. « I'm gonna go back. » Ta main qui attrape la sienne, qui le ramène vers toi pour combler ce besoin « You can stay. » T'as pas envie qu'il parte. Moment que tu veux prolonger encore ce moment. « Maybe we can explore this island … Together. » Sourire un peu trop grand, comme si t'étais fier de ta proposition, parce que t'étais presque sûr qu'il accepterait. Tu tomberais de haut s'il te disait non. Tu t'approches un peu trop lui. Trop près de son visage, son souffle que tu sens contre ta peau. « Or I can find a place and have .. a date. » Encore plus près, regard qui ne bouge pas de ses lèvres. Un peu trop près. Tentation qui est grande, trop fort. Tu t'approches, souffle que tu sens de plus en plus. Tu ne bouges, t'attends comme une approbation pour aller plus loin.